Le cycle des violences conjugales

La violence conjugale se présente comme un processus de domination cyclique et répétitif, avec une intensité croissante.

  • En ce sens, elle se distingue du conflit de couple, qui porte généralement sur une divergence au sein du couple (on se dispute toujours pour un sujet bien précis : les vacances, dans quelle famille passer le réveillon, l’éducation des enfants, etc.) et qui place les deux partenaires dans un rapport plus équilibré, où aucun des deux ne tente d’imposer sa domination à l’autre, et qui ne s’inscrit pas non plus dans une temporalité cyclique et répétitive, même si le conflit peut se représenter à plusieurs reprises tant qu’il n’est pas réglé.
  • Une clé de lecture pour comprendre le fonctionnement des violences conjugales est le cycle des violences théorisé par Leonor Walker. Bien que le cycle ne s’adapte pas à l’ensemble des situations de violences entre (ex-)partenaires, il est en mesure d’expliquer les apparents changements d’humeur du conjoint violent et la difficulté pour la victime d’y voir clair et de mettre un terme à la relation. Ainsi, dans le cycle, une phase de tension (la fameuse électricité dans l’air) précède souvent le moment de l’explosion quand une agression survient (des coups, des hurlements, une privation de liberté, un viol, etc.). L’explosion est suivie par une phase de justification (ce n’est pas de ma faute, c’est parce que tu as dit ça, c’est parce que mon boulot me prend la tête…) et enfin par un moment de répit qui peut dans certains cas prendre l’apparence d’une nouvelle lune de miel (Monsieur redouble de gentillesse ou « laisse tranquille » Madame). Mais cette phase se termine toujours à un moment ou un autre pour laisser place, de nouveau, à la tension et puis à l’agression. Et ainsi de suite.
  • Les phases de justification et de répit sont celles qui vont favoriser chez la victime un sentiment d’espoir que les choses vont rentrer dans l’ordre. Ce sont celles aussi qui vont la rendre plus confuse. Au cours de ces phases, bien que la tension soit moins palpable, le contrôle et la domination du conjoint violent sont toujours présents.
  • Actuellement, pour expliquer les violences entre (ex-)partenaires, on tend à privilégier la notion de contrôle coercitif, qui met moins en avant les agressions (parfois absentes des dynamiques de violence conjugale) et insiste sur le contrôle et la coercition, quant à eux omniprésents dans les situations de violences entre (ex-)partenaires.