Tic tac tic tac… Dans quatre semaines déjà, c’est la rentrée ! Ou plutôt, selon les points de vue : encore un petit mois de vacances pour les enfants !

Pour profiter intelligemment des vacances et pour préparer tout doucement l’année scolaire à venir, voici trois conseils lecture non pas pour vous mais pour les enfants de votre entourage. Bercées de stéréotypes dès l’annonce même de leur sexe biologique lors de la baby shower – stéréotypes qui ne cesseront d’etre alimentés au fil des années –, il est fondamental de proposer aux petites filles (ainsi qu’aux petits garçons !) des modèles féminins en mesure d’offrir une autre image de la fille et de la femme : autonome, indépendante, forte et consciente de ses propres ressources. Ces modèles sont déterminants pour les enfants : ils contribuent à renforcer leur estime de soi et à élargir leurs horizons des possibles.

Les ouvrages conseillés ci-dessous sont adaptés aux enfants maitrisant la lecture ou peuvent etre proposés un peu plus tôt avec l’aide d’un adulte. Ils conviennent également tout à fait aux grandes personnes qui n’ont pas tout à fait perdu leur âme d’enfant…

Fifi Brindacier (Astrid Lindgren, 1945)

Fifi Brindacier, ce n’est pas un livre mais bien une série de romans écrits à partir de 1945 par la Suédoise Astrid Lindgren. Ils mettent en scène une petite fille de 9 ans extravagante et à la force surhumaine, habitant seule avec un singe et un cheval. Fifi vit des aventures avec ses jeunes voisins Annika et Tommy. Le personnage de Fifi Brindacier deviendra au fil des années extrêmement populaire, en Suède d’abord mais également dans le monde entier. Il fera notamment l’objet d’une adaptation télévisuelle.

Pourquoi faire lire Fifi Brindacier ?

• Parce qu’elle est une véritable icone féministe !
• Fifi est une petite fille indépendante qui vit seule et tire son profit de son autonomie. Elle organise sa vie à sa guise et n’a nullement besoin d’être sauvée par qui que ce soit !
• Fifi défie le monde des adultes, elle est en permanence dans le contre-pouvoir. Elle remet en question sans cesse l’ordre établi.
• Elle a une force surhumaine mais n’utilise jamais cette force contre les autres, elle est non-violente et solidaire.
• Elle a un pouvoir économique propre ! Elle dispose de son propre trésor qui lui permet de rester autonome et de ne dépendre de personne…
• Fifi est profondément rigolote. Elle est une leader sympathique. Elle démontre qu’on peut s’imposer tout en restant un personnage positif et solaire.

Matilda (Roald Dahl, 1988)

Matilda est un roman pour enfants écrit par Roald Dahl (déjà auteur de Charlie et la chocolaterie) et illustré par Quentin Blake. Il a été publié pour la première fois en anglais en 1988. Il a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1996. Matilda raconte l’histoire d’une petite fille surdouée grandissant auprès de parents bêtes et méchants qui la rejettent et la méprisent. Dès son entrée en primaire, elle découvre une alliée en la personne de sa maitresse, Mademoiselle Candy, et une ennemie en celle de Mademoiselle Legourdin, la directrice d’école, cruelle et sadique. Elle prend conscience également de ses pouvoirs surnaturels…

Pourquoi faire lire Matilda ?

• Ce sont les capacités intellectuelles de la petite fille qui sont valorisées plutôt que des qualités physiques ou d’abnégation comme cela arrive souvent avec des protagonistes féminines.
• Il y a de la sororité dans Matilda : la petite fille et son institutrice vont former une alliance. Matilda ne va pas seulement se laisser aider passivement par l’adulte, elle va l’aider à son tour.
• Les violences et les mauvais traitements abordés sont dénoncés et il y a, à la fin du livre, un rétablissement de la justice en faveur des victimes qui sont dédommagées (le trait est volontairement grossi car il s’agit d’un roman pour enfants et les personnages négatifs sont aussi grotesques et ridicules que cruels)
• Matilda est un personnage actif : elle ne subit pas en silence. Elle se venge par des mauvais tours et, quand elle les découvre, au moyen de ses pouvoirs surnaturels. Matilda est forte et consciente de ses ressources.

Mortelle Adèle (Mr Tan / Miss Prickly, puis Diane Le Feyer, 2012)

Mortelle Adèle est une série de bandes dessinées et de romans signés Antoine Dole (Mr Tan) et illustrés par Miss Pricky et successivement par Diane Le Feyer. Publiée à partir de 2012, la série compte à ce jour plus de vingt bandes dessinées et quatre romans. Mortelle Adèle est une petite fille malicieuse, au caractère trempé, qui échappe aux étiquettes et surtout à l’image de la jolie petite fille douce et obéissante. Son cynisme n’est pas sans rappeler Mafalda, son humour noir est assez proche de celui de Mercredi Addams.

Pourquoi faire lire Mortelle Adèle ?

• Adèle conteste la norme et en réponse aux moqueries des enfants populaires, elle fonde le « Club des bizarres » réunissant d’autres enfants différents : ce faisant elle répond aux discriminations par une revendication orgueilleuse de sa différence, elle n’essaie jamais de se conformer mais cultive sa singularité.
• Adèle n’obéit pas, elle a un caractère trempé, elle n’est pas une « gentille petite fille sage ». Elle offre aux enfants un modèle de transgression et une représentation féminine très éloignée des stéréotypes de genre.
• Adèle fait preuve d’esprit critique (et pas qu’un peu) : elle n’est pas une héroïne naïve et crédule, facile à embobiner. C’est une dure à cuire !
• Adèle a beaucoup d’imagination et ses trouvailles font rire : ça fait d’elle une petite fille audacieuse, créative et rigolote.

Fifi, Matilda, Adèle… Laquelle des trois accompagnera la fin d’été de vos kids ?

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