Le 24 avril dernier, l’émission #Investigation sur la Une a consacré un reportage au sujet difficile des féminicides. Une partie du reportage a été réalisée dans notre maison d’hébergement ainsi qu’à notre service ambulatoire à La Louvière.
Pour préparer leur enquête, Malika Attar et Axel Van Weyenberg, caméraman, ont passé plusieurs jours parmi nous, de février à avril. Malika est restée un peu plus longtemps qu’Axel, pour s’imprégner de l’ambiance et pouvoir approcher en douceur et dans le respect de leur propre rythme les femmes et les enfants hébergés. Malika a également partagé notre quotidien de travailleuses.
Cette autorisation à accéder au refuge dont l’adresse est tenue secrète est assez exceptionnelle. Nous remercions profondément Malika et Axel pour leur délicatesse et leur immense respect. Nous les remercions, surtout, d’avoir pris le temps d’établir un lien de confiance – tant avec l’équipe qu’avec les bénéficiaires – et d’avoir refusé la facilité d’une approche superficielle, en façade, forcément incompatible avec la réalité qui est la nôtre.
Deux de nos intervenantes, Rita Gasperat et Veronica Saldi ont été interviewées durant leur permanence à la ligne d’écoute 0800 30 030. C’est, pour nous, une reconnaissance importante du travail de qualité de notre équipe. Nos intervenantes effectuent un travail très chargé émotionnellement et se forment régulièrement pour offrir à nos bénéficiaires des services d’aide en mesure de répondre à leurs besoins avec sororité, intelligence et efficacité. Un point d’honneur est mis, chez Solidarité Femmes, à mettre en pratique les principes d’intervention féministes en maison d’hébergement. Le travail auprès des femmes et des enfants, dans un contexte de violences entre partenaires, est indissociable d’une approche spécifique, fondamentalement féministe.
Dans le reportage, le travail de nos partenaires a également été mis en lumière avec précision et honnêteté : nous pensons par exemple aux interviews de Jean-Louis Simoens, directeur du Pôle de ressources en violences conjugales et intrafamiliales, de Sandra Di Tullio, psychologue au SAPV de La Louvière ou encore de nos collègues de Praxis, Sophie et Gaëtan, pour ne citer que celles et ceux avec qui nous collaborons le plus étroitement.
Enfin, Malika Attar et Axel Van Weyenberg ont évidemment compris qu’un reportage sur la violence faite aux femmes dans la sphère intime ne pouvait commettre l’erreur d’ignorer la voix de celles qui l’ont vécue en première ligne. Nous les remercions du respect témoigné à Maryse, à Stéphanie et évidemment à « Claire » (prénom d’emprunt), hébergée dans notre refuge au moment de la réalisation du reportage, qui a accepté de partager son histoire. La parole des femmes, en situation de violences conjugales, est habituellement discréditée, moquée, voire tout simplement réduite au silence. Une de nos missions, et Malika et Axel l’ont bien compris, est d’aider les femmes à retrouver le pouvoir de se faire entendre.
Pour revoir le reportage sur Auvio.